Le britannique Derren Brown, connu pour ses tours de magies et d’hypnoses vient de passer un nouveau cap en mettant en situation un jeune homme propulsé aux commandes d’un avion de ligne. Heureusement, tout est en simulateur de vol, mais le concept est plus qu’intéressant. Dans Héros à bord (Hero at 30 000 feet, 2010), le mentaliste veut extirper Matt, un tanguy flemmard de 23 ans de sa torpeur et faire de lui un héros. Il le plonge donc dans un état de sommeil hypnotique et le jette aux commandes d’un simulateur de vol, que le jeune homme pense être un Boeing 737 sans pilote, bourré de passagers affolés. Ses cobayes, Derren Brown les choisit pour la médiocrité de leur quotidien et de leurs choix. Et n’hésite pas à proférer des jugements dégradants. Steven, dans Fin du monde ? Un « égoïste », « dénué du sens des responsabilités et velléitaire » dont la vie « est au point mort ». Couché sur le lit du jeune homme, Derren Brown en rajoute : « C’est la chambre de quelqu’un qui vit dans le laisser aller le plus total, sans aucun contrôle sur son existence. » Matt, dans Héros à bord ? « Enlisé dans la routine », une vie qui « ne mène nulle part ». Faire apparaître une vie parfaite à partir du néant » : tel est l’objectif énoncé par le mentaliste. Merci bien pour tous les gens ordinaires devant leur écran. Sympa pour Matt, aussi, qui une fois passé l’effet baguette magique du show télé, retournera sans doute à sa « vie de néant ». Basées sur l’ingérence, les émissions de Derren Brown poussent à l’extrême le principe du coaching cathodique : ici, c’est la télé qui décide que vous devez changer. Plus les épisodes sont intrusifs, plus le discours d’autojustification est présent pour promouvoir une entreprise humaniste