Un lever très matinal, dimanche, pour être à 8h30 à Roissy. Douze heures de vol jusqu’à Los Angeles, puis trois autres de transfert jusqu’à Palm Springs, au sud-est de la Cité des anges, par une « highway » très souvent encombrée, et trois repas en tout décalage horaire oblige. Pas de doute, les trente candidates à la couronne de Miss France, dont la cérémonie aura lieu le 16 décembre à Châteauroux dans l’Indre, ont vécu une première journée de formation qui méritait bien un gros dodo à l’hôtel La Quinta et Resort. Tout comme leur escorte d’une cinquantaine de personnes, Sylvie Tellier, leur directrice générale en tête, mais aussi une chaperonne et deux chaperons – leurs nounous, leurs doudous – un professeur de bonnes manières et un escadron de stylistes, de maquilleuses et de coiffeurs. L’hôtel La Quinta et Resort est si vaste, avec ses cinq golfs et sa collection de piscines, qu’il vaut mieux ne pas se perdre sur de hauts talons. C’est à peine, en allant poser leur écharpe dans la chambre, si elles ont jeté un œil sur les somptueuses robes de la chiquissime soirée qui leur faisait une sacrée concurrence : le bal anniversaire de la Création des Marines, en grand uniforme, se tenait à deux pas. Et les Marines savent aussi ce que c’est qu’en baver. Sur ce plan, six d’entre elles se sont encore moins fait prier que les autres pour aller se coucher. Il s’agit de Champagne, Corse, Pas-de-Calais, Languedoc, Picardie et Ile-de-France – dans la tradition des miss, on porte le nom de sa région – qui étaient priées de se lever ce lundi matin à 5 heures pour, toujours impeccables, repartir dans les airs. Une activité montgolfière les attendait à un quart-d’heure de là. Car les « activités » de toutes sortes sont le principe de ce voyage traditionnellement offert en cadeau. Et quel cadeau ! Une destination de paradis, à l’autre bout du monde. Cette année, elles feront du cheval sur les collines de Hollywood, du vélo à Venice Beach ou de la rando au Parc national de Josua Tree. Mais c’est aussi bien sûr l’occasion de poser pour des photos et des vidéos qui émaillent l’une des émissions phare du petit écran. Dans l’avion de la compagnie Tahiti Nui, où l’on vous accueille avec une fleur de tiare qu’on est ensuite prié de laisser sur place pour des raisons de précautions douanières, elles portaient naturellement un petit pull gris perle sous leur écharpe bleue. Il y a eu des turbulences au-dessus du Groenland et, déjà, un remontage de bretelles dans les rangs pour attitude jugée turbulente. Guadeloupe s’est fait une frayeur : au moment de descendre de l’Airbus, elle s’est aperçue qu’elle avait oublié de remplir sa fiche d’entrée sur le territoire américain. Bonne copine, Franche-Comté lui est venue en aide. Et on ira dire après que la concurrence entre les miss fait rage ! Pas au début en tout cas.