Les régulateurs vont examiner quand le Boeing 737 Max pourra reprendre les airs
Nouveau coup dur pour le constructeur qui admet des failles dans le simulateur de vol.
Boeing est confronté à un test crucial cette semaine, alors que les régulateurs mondiaux se réunissent au Texas pour déterminer quand l’avion 737 Max cloué au sol pourra reprendre les airs, après de nouvelles révélations de problèmes avec le logiciel utilisé pour former les pilotes à piloter l’avion.
Le plus grand constructeur d’avions commerciaux au monde a révélé ce week-end qu’il avait été contraint de corriger une faille dans le logiciel des simulateurs de formation au vol censés reproduire les conditions de vol de l’avion Max impliqué dans deux crashs mortels au cours des six derniers mois.
Cette révélation est un nouveau coup dur pour la crédibilité de Boeing, sérieusement entamée par les deux crashs, dans lesquels 346 personnes ont trouvé la mort. Les révélations ultérieures de graves défauts de conception, tant dans le système anti-décrochage du Max, appelé système d’augmentation des caractéristiques de manœuvre (MCAS), que dans les erreurs impliquant d’autres systèmes de sécurité, ont encore miné la réputation de la société basée à Chicago.
Ce jeudi, neuf régulateurs mondiaux de l’aviation, dont ceux de la Chine, de l’UE, du Canada et du Brésil, se réuniront pour examiner la demande de Boeing de remettre le Max en vol. Le constructeur d’avions a déclaré avoir terminé le travail sur un correctif logiciel visant à prévenir de futures catastrophes causées par le système MCAS.
Mais Boeing a déclaré qu’il répondait encore aux questions du régulateur américain, la Federal Aviation Administration, simulateur avion avant de soumettre officiellement le correctif à la FAA. L’ensemble des quelque 400 Boeing 737 Max ont été cloués au sol par les régulateurs mondiaux après le crash du vol 302 d’Ethiopian Airlines le 10 mars dernier.
La FAA, qui a organisé la réunion au Texas, a déclaré qu’elle n’avait pas besoin de l’accord des autres régulateurs avant d’approuver la demande de Boeing. Mais les responsables disent vouloir éviter une répétition de ce qui s’est passé après le crash d’Ethiopian, lorsque la Chine a cloué au sol l’avion avant tout autre régulateur et avant d’analyser les données de vol.
Les responsables américains ont déclaré que l’action de la Chine était prématurée et sapait la confiance dans le système mondial de réglementation de l’aviation, et ils veulent s’assurer que les pays du monde entier agissent de concert lorsqu’ils autorisent le Max à revenir dans leur espace aérien.
Des personnes proches de la réunion des régulateurs ont déclaré qu’elles ne pensaient pas qu’un calendrier officiel en ressortirait, mais la FAA était susceptible d’informer les autres régulateurs qu’elle espérait effectuer un vol de certification crucial pour le correctif logiciel d’ici la fin mai ou le début juin, avec une certification complète de la FAA avant la fin juin. La FAA pourrait être en mesure de persuader les régulateurs canadiens et européens de respecter ce calendrier, mais la Chine devrait demander un délai.
Boeing a déclaré dans un communiqué dimanche : « Nous fournissons à la FAA et aux régulateurs mondiaux, ainsi qu’aux pilotes et aux compagnies aériennes, toutes les informations dont ils ont besoin pour rétablir leur confiance dans le MAX et remettre l’avion en vol en toute sécurité. »
Samedi, Boeing a déclaré que le logiciel utilisé sur le simulateur d’entraînement Max était incapable de reproduire certaines conditions de vol, notamment celles qui ont conduit au crash du vol éthiopien. Le rapport préliminaire du crash établi par les autorités éthiopiennes a révélé que les pilotes de ce vol vol volaient à une vitesse relativement élevée et n’ont pas pu surmonter la puissance du système MCAS.