La bulle aérienne est en place. Comme lors de chaque évènement d’ampleur, COP21, 14 juillet, cérémonies internationales, l’armée de l’air met en place un DPSA (dispositif particulier de sûreté aérienne), afin de renforcer les mesures de sécurité en matière de police du ciel. Pour cette 52ème édition du Salon du Bourget, les quelques centaines de personnels ont pris leurs quartiers non-loin du site à protéger, à l’image d’une base aérienne projetée comme on peut l’imaginer sur un théâtre d’opérations. Détection, identification, engagement, l’ensemble des moyens déployés peuvent être employés pour aller jusqu’à la neutralisation de toute menace venue du ciel. Hélicoptères Fennec et avions de chasse en alerte renforcent la posture permanente de sûreté aérienne, prêts à décoller pour aller lever le doute en cas d’incertitude sur un aéronef, « en moins de sept minutes » pour les chasseurs, un délai qui peut être ramené à moins de deux minutes selon les cas. Systèmes air-sol moyenne portée Mamba et Crotale NG sont également de sortie, ainsi qu’un drone MALE Harfang et un AWACS, dont les capacités de C2 seront mises à profit lors de certains créneaux, des « moments clés du salon », visites officielles pour ne pas les nommer.
Parmi les personnels au sol, des commandos de l’air, dont certains dédiés à la protection des deux F-35 de l’US Air Force, arrivés en début de semaine dernière. Et comme c’est l’habitude, des postes de guet arien et de guet à vue, équipés de caméras et de jumelles infrarouges. Le dispositif bénéficie également du réseau de radars fixes de l’armée de l’air et des centres de détection et de contrôle, et notamment de celui de Saint-Mars la Pile, dans l’Indre et Loire. Le Centre national des opérations aériennes de la BA 942 de Lyon est lui aussi mobilisé pour l’occasion. « L’enjeu, c’est la cohabitation avec l’activité aérienne civile, nous essayons de cohabiter au mieux », tout en mettant le salon du Bourget à l’abri des menaces de toute sorte, explique le commandant Stéphane, officier projet de ce DPSA. Un enjeu de taille, notamment avec la proximité de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. L’espace aérien est ainsi divisé entre une zone interdite temporaire, dans laquelle aucun aéronef ne peut entrer sans autorisation préalable, et une zone tampon, réglementée.
Dans un des shelters qui abrite les « SIC-men », des images d’un F-35 qui évolue dans le ciel sont retransmises par le Crotale NG. « La ressource SIC est très rare, très qualifiée, donc très sollicitée », indique-t-on. Soixante d’entre eux – basés habituellement à Evreux – sont dédiés aux installations. Cette édition 2017 du salon est également celle des mesures renforcées contre les minidrones. En cas d’intrusion, l’armée de l’air dispose de moyens électromagnétiques pour « prendre le contrôle » de l’appareil, sans utilisation de moyens pyrotechniques. Planifié depuis octobre 2016, le DPSA a commencé à s’installer dès le 25 avril dernier, l’objectif étant démonter le plus rapidement possible dès la fin de l’évènement, en raison du DPSA du 14 juillet, qui utilisera une grande partie du soutien et du matériel déployé pour le salon du Bourget, même si ce sont « deux opérations bien distinctes », précise le commandant Stéphane.