Des craquelures sur les ailes de l’A380. Cela fait maintenant quelques semaines que la nouvelle circule, et les inspections successives font état de craquelures dans plusieurs A380. Ces inspections ont été initiées par l’Agence de Sécurité Européenne (EASA). Les portes paroles d’Airbus précisent que ces craquelures n’empêchent pas l’A380 de voler, et n’a pas d’impact sur sa sécurité. Ceci peut-il réellement être sans impact sur la sécurité ?
Tout d’abord sur la portance. Pour rappel la portance est un principe simple, que l’on retrouve autant sur l’avion que chez les oiseaux. Au fur et à mesure que l’avion accélère, l’air passe au dessus, et en dessous de l’aile. L’air qui passe au dessus de l’aile est plus rapide que l’air passant sous celle-ci, créant ainsi un effet de portance. L’effet est que l’avion est alors tiré vers le haut grâce à cet air. L’air va plus vite au dessus de l’aile grâce à sa forme bombée. La portance qui tire l’avion vers le haut, s’oppose au poids de l’avion qui le tire vers le bas. Mais plus la vitesse est importante – plus exactement plus la différence de vitesse est importante, plus la portance est importante, maintenant l’avion dans le ciel.
Cette portance est donc avant tout fonction de la surface de l’aile, de l’angle d’attaque, de la forme de surface, et surtout de la vitesse. Et il est raisonnable de penser que de petites craquelures sur les ailes ne devraient pas avoir d’impact sur la portance. Si les craquelures étaient importantes, elles auraient un effet sur les trainées et turbulences qui s’échappent des ailes. Ceci pourrait en théorie agir sur la résistance et la flexibilité des ailes, ce qui peut être beaucoup plus problématique.
C’est donc avec un souci de sécurité que l’EASA prend ces directives d’inspection et celles-ci seront réalisées cette semaine. Si vous volez sur A380, ne paniquez pas, ces petites craquelures sont pour le moment très petites et les appareils concernés sont maintenus au sol.