Airbus ouvre deux usines pour produire des réservoirs cryogéniques d’hydrogène. Airbus va ouvrir deux usines, appelées « Zero-Emission Development Centers », à Brême, en Allemagne, et à Nantes, en France, pour fabriquer des réservoirs cryogéniques utilisés pour stocker l’hydrogène.
L’objectif est de fabriquer des réservoirs cryogéniques à des coûts compétitifs afin de « réussir le lancement sur le marché de l’avion ZEROe (zéro émission de carbone) et d’accélérer le développement des technologies de propulsion à l’hydrogène. »
En septembre 2020, Airbus a dévoilé trois concepts propulsés à l’hydrogène, nom de code ZEROe, sur lesquels le constructeur travaillait.
Mais pour être stocké en toute sécurité dans un avion, l’hydrogène doit être maintenu à -250°C, la température nécessaire à sa liquéfaction. Ainsi, Airbus doit intégrer des réservoirs cryogéniques dans les prochains avions de ligne. « Pour l’aviation commerciale, le défi consiste à développer un composant capable de résister aux cycles thermiques et de pression répétés qu’exige une application aéronautique », explique le constructeur.
Les deux nouvelles installations devraient construire leurs premiers réservoirs d’hydrogène liquide d’ici 2023, avec un premier essai en vol prévu pour 2025. Airbus a déclaré avoir choisi le site de Brême en raison de son expérience passée dans l’expérimentation de l’hydrogène avec Airbus Defense and Space et ArianeGroup. Quant à Nantes, elle a été choisie pour ses compétences en matière d’intégration de structures métalliques liées au caisson central de l’aile, comme les réservoirs centraux de carburant.
Le calendrier prévisionnel d’Airbus pour le développement de l’avion à hydrogène a été récemment révélé. Lors d’un briefing avec des responsables de l’Union européenne rendu public le 10 juin 2021, le constructeur a déclaré que s’il visait à développer le premier avion commercial à zéro émission au monde d’ici 2035, la plupart des avions de ligne s’appuieraient sur des moteurs à réaction traditionnels jusqu’en 2050 au moins. « Les avions à hydrogène à émissions nulles seront principalement axés sur les avions régionaux et à plus courte portée à partir de 2035 », peut-on lire dans le briefing. « Ce qui signifie que les itérations actuelles et futures de turbines à gaz hautement efficaces seront toujours nécessaires à mesure que nous nous rapprochons de 2050, en particulier pour les opérations long-courriers. »
En juin 2021, le gouvernement français a annoncé que près de 1,5 milliard d’euros d’aides publiques seraient investis sur trois ans pour participer à « la décarbonisation du trafic aérien mondial. » Le ministre français de l’économie Bruno Le Maire a déclaré qu’il s’attendait à ce que le secteur « atteigne un avion neutre en carbone en 2035″, alors que les experts du secteur prévoient habituellement que cela apparaisse vers 2050. L’échéance de 2035 a été qualifiée à l’époque d' »ambitieuse mais réalisable » par Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation et président du Groupement français des industries aérospatiales (GIFAS). – Simulateur de vol